samedi 13 février 2010

Suicides en entreprises

On a entendu récemment le patron d'un grand groupe décrire comme "une mode" le suicide de plusieurs de ses employés.

Comment peut-on s'exprimer ainsi face à la détresse, quelqu'en soit d'ailleurs l'origine ! Comment peut-on confier autant de responsabilités à ce dirigeant alors qu'il témoigne de si peu de valeur humaine ! Dès lors rien d'étonnant que les moyens utilisés pour optimiser les performances de son entreprise soient en total décalage avec les êtres humains qui la composent.

Je ne vois aucune différence entre le voyou qui tue pour se voir refuser une cigarette et ce personnage pour qui une vie ne compte pas plus qu'un outil cassé passé à pertes et profits.

Les battages médiatiques faits autour des suicides dans les grands groupes sont symptomatiques de ce que peuvent véhiculer les médias au fil du temps.
Je suis convaincu que le phénomène suicide lié aux pressions psychologiques dans les entreprises n’est pas récent.
J’ai connu la même chose dans le grand groupe bancaire international dans lequel je travaillais, dès lors que nous avons été sous la coupe d’une gestion anglo saxone, où les seuls buts sont les profits financiers.
Dans cet établissement il y a eu aussi des suicides et la presse n’en a jamais parlé.
J’ai également connu il y a une vingtaine d’année déjà, des phénomènes similaires dans une entreprise dès lors que les actionnaires étaient devenus majoritairement américains : courses aux scores, bonnets d’âne pour les moins performants ; dépressions et séjours en cliniques psychiatriques en ont immédiatement découlé.


Ce qui est nouveau, c’est l’inadaptation psychologique des employés et ouvriers ayant appartenu à des entreprises qui jusqu’alors avaient eu soit des positions de monopole (France Telecom) ou de domination de marché ou réputation d’assurer une sûreté de l’emploi, transmise parfois par plusieurs générations.

Leurs patrons sont responsable aussi d'avoir véhiculé cette notion d'immuabilité pendant des dizaines d'années (nous sommes les meilleurs, on ne craint pas la concurrence, etc...)
Quoiqu’il en soit le grand tort est d’incriminer les systèmes ou une enseigne abstraite car derrière il y a toujours des hommes et ceux-là sont responsables.
On a que trop connu la lâcheté d’hommes s’abritant derrière une autorité sous prétexte que celle-ci a été acquise légitimement.
Personne ne peut avoir tous pouvoirs sur quiconque.
Les asservissements modernes veulent contraindre et nous font oublier toute dignité humaine en nous faisant croire que c’est « le système » qui l’impose.
Tant qu’on ne se sent pas concerné on est tout content de faire partie du « système » en fermant les yeux sur les ignominies qui touchent le voisin.
Jusqu’au jour où c’est à votre tour d’être touché et que vous regrettez de n’avoir pas fait les bons choix avant.
Il est du devoir de chaque individu de ne pas accepter qu’une minorité profite de tout, au détriment du plus grand nombre.
C’est au travers de cette prise de conscience individuelle puis collective qu’on réussira à vaincre les assoiffés de pouvoirs et d’argent, ces notions n’ayant jamais grandi l’âme humaine.





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